Girodet, Atala au tombeau, 1808
Musée du Louvre, Paris
Le bras de la jeune fille poursuit la courbe ; le bras du jeune homme la prolonge pour la clore dans le creux des reins : deux mains accolées, calmes, pieuses, érotique prieur !
Et pourtant non, à bien y voir, le baiser part de la capuche : il y descend un soleil de silence.
Ces deux-là se sont retirés de la foule, un bel après-midi de septembre ; les échos de la techno parade vibrent sur le rideau métallique : les tags pourraient être frais du jour. Ils sont seuls comme ils le seraient dans l’aube d’été adossés à une cabine de plage. La capuche vient dire qu’on fait partie d’un monde, marquant au milieu des bouclettes encore enfantines l’appartenance à une génération, une ville, une musique.
Cadrer le visage, enrober ou dérober la nuque, tout en se protégeant du monde, regards, intempéries… La capuche poursuit sa mission pour nos marlous et zouaves des cités. Adieu cagoule : la vidéo ne m’aura pas, mais je me soigne et je me signe !
Coiffure de « chaperon », la capuche protégeait d’une collerette les épaules des femmes, jusqu’au jour où elle s’est rabattue sur les moines, avalant les traits des Capucins portant la « chape ».